25 sept. 2013

Celle qui allait à un repas de famille

Publié par la fille à chapeau le 25 sept. 2013 à 09:00 3 commentaires
Image totalement et définitivement non contractuelle, source ici


Il y a une éternité quelques semaines, j'étais en vacances. C'était génial, il faisait 35°, je passais mes journées à siroter de la sangria au bord de la piscine, et ma principale préoccupation était de savoir si la couleur de mon vernis ne jurait pas trop avec celle de mon maillot de bain.*
Mais je ne parlerai pas de ça aujourd'hui.
 * Oh ça va hein, en vacances on a bien le droit de se transformer en dinde superficielle !

La semaine dernière, je suis rentrée de vacances. A la base, c'était déjà déprimant, mais en plus, comme toute rentrée qui se respecte, la mienne a été particulièrement pourrie : adieu plage, soleil et sable fin. Bonjour impôts, visite médicale, galères de bus et réunions de crises au boulot.
Mais je ne parlerai pas de ça aujourd'hui.

Non, aujourd'hui je préfère aborder un sujet ô combien plus intéressant : le repas de famille auquel j'ai assisté juste avant de partir en vacances. Et là, tout de suite, ça te fait rêver. En même temps vu le titre de cet article il ne fallait pas t'attendre à une analyse sur la reproduction des dauphins.

Rappel du contexte

Ma mère et moi, on est un peu comme le chocolat et les petits pois. Comme la piscine et le mascara. Comme le caramel et les casseroles en cuivre. Comme les cupcakes et mes cuisses.**
En gros, ma mère et moi, ensemble, ça ne donne rien de terrible.

** Oui j'aime faire des listes de comparaisons qui s'éternisent, et alors?

Je suis ce qu'on peut communément appeler une "fille indigne" : je vois ma mère à Noël, et c'est déjà pas mal. La fille sympa, dans la famille, c'est ma soeur. Moi je suis celle qui ne fait pas d'effort, qui n'appelle pas, qui ne donne pas de nouvelles et qui envoie des fleurs à la fête des mères pour ne pas avoir à faire le déplacement. Une sale gosse? Peut-être. Mais je n'y peux rien, j'ai eu beau chercher, en 28 ans (sic) je n'ai pas réussi à nous trouver un seul autre point commun que nos gênes respectifs. Pas qu'elle soit foncièrement mauvaise ou que j'ai eu une enfance malheureuse, mais voilà : on ne s'entend pas.

Seulement voilà : en ce moment, j'essaie de mûrir. De devenir un peu adulte. J'ai même acheté du thym et du laurier la semaine dernière, si ça ce n'est pas devenir une adulte responsable...
J'ai donc accepté presque sans rechigner l'invitation de ma bien chère mère au repas d'anniversaire de son cher et tendre, que par souci d'anonymat nous appellerons Bébert.***

*** Je suppose que je n'ai pas besoin de préciser que Bébert et moi n'avons aucun lien de parenté?


Retour en enfance ?

Avec ma soeur, mon neveu et mon accro au smartphone (oui, bon, parce qu'après un an ensemble et deux mois de vie commune, il était peut-être temps de faire les présentations...), nous sommes donc partis bon gré, mal gré (surtout mal gré en ce qui me concerne) vers la maison familiale.

Retourner chez ma mère, c'est retrouver la ville le village le hameau de mon enfance, rendu célèbre (ou pas) par son usine de cornichons polonais. Découvrir que rien n'a changé, à part le vidéo club qui a laissé place à un kebab. Admirer à nouveau la SEULE rue et ses 17 dos d'âne. Me rendre compte que les gamines passent toujours leurs week-end à faire des aller-retour entre la poste et la MJC, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. Remarquer qu'elles paraissent encore plus vulgaires que celles qui trainaient les rues à mon époque. Et me souvenir à quel point c'était TOTALEMENT POURRI d'habiter là.


Les protagonistes

Pour tout vous dire, j'ai peut-être un tout petit peu extrapolé en parlant de "repas de famille". En fait on est juste venus pour le dessert, parce que bon, faut pas exagérer non plus. Du coup quand notre petite troupe est arrivée, la plupart des invités étaient déjà avinés installés. Heureusement que la maitresse de maison était là pour faire les présentations... Ou pas.
Petit récapitulatif des personnes présentes :



La maîtresse de maison
alias "On me voit, on me voit plus, on me voit un peu, on me voit, on me voit plus..."****

C'est elle qui t'a invité, mais tu ne sais pas trop pourquoi, puisqu'elle passe son temps à la cuisine (alors que le gâteau est déjà sur la table, donc tu ne sais pas trop ce qu'elle y fait).
Elle a un peu oublié de te présenter aux autres convives, qui ne savent donc absolument pas qui tu es, et réciproquement.

**** Si tu ne comprends pas cette référence, tu rentres chez toi tout de suite, tu télécharges achètes "Astérix et Obélix mission Cléopâtre" et tu me rattrapes tout de suite cette lacune cinématographique !


Bébert
alias "Bernardo"

Il a bien essayé de discuter un peu quand tu es arrivée, mais dès qu'il essaie d'en placer une, il se fait engueuler par la maîtresse de maison. Du coup, il la boucle, et tu le comprends.


Les copains de Bébert
alias "le club des moustachus"

Tu ne connais pas leurs noms, et tu t'en fous un peu. Ils ont au moins deux points communs : leur moustache, et leur reloutisme***** absolu.
Histoire de bien te mettre à l'aise, ils passent leur temps à te regarder et à sortir des phrases sympas, comme "elle ne parle pas beaucoup la petite hein !". Et au bout de 10 minutes, ils se sentent tellement bien avec toi qu'ils se lancent dans une grande discussion raciste.


***** On est d'accord, ce mot n'existe pas mais tu as très bien compris ce que je voulais dire !

L'accro au smartphone 
alias "Le petit nouveau dans la famille"

Chez lui, quand on invite des gens, on leur parle, du coup il se demande un peu ce qu'il fout là. Heureusement, ça fait une semaine que tu lui serines que non, on ne ressemble pas forcément à sa mère en vieillissant. Malgré tout, tu ne peux pas t'empêcher de te dire qu'à la fin du repas, il va décider de faire un break pour réfléchir. Et le pire, c'est que tu comprendrais.


La frangine 
alias "ta seule alliée"

Elle sait ce que ça t'a coûté de venir, donc elle a tout fait pour essayer de te mettre moins mal à l'aise. C'était sans compter une remarque très sympathique du club des moustachus sur sa pseudo ressemblance avec sa mère, qui l'a faite sombrer dans un mutisme inquiétant. Du coup, elle en oublie de regarder l'heure, ce qui t'embête un peu, parce que le gâteau est fini et que tu aimerais bien te barrer vite fait d'ici quand même.


Le bilan de cette journée

Je critique, et j'exagère pas mal, mais au final ça s'est un peu moins mal passé que ce que j'imaginais, et des efforts ont été faits des deux côtés. Et puis grâce à ce repas de famille, j'ai pu avoir une vraie discussion à cœur ouvert avec ma mère, et ça, ça n'a pas de prix :

Elle : - Ça va?
Moi : - Ben oui.
Elle : - Ça s'est bien passé le déménagement?
Moi : - Oui, et la maison est vraiment super, on a...
Elle : - Ah ben c'est bien. (retour dans la cuisine)

 




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