Celle qui avait un look d'enfer à la récré (1/2)

L'hiver est mort. Vive le printemps !
L'occasion de remiser au placard nos gros manteaux. Et c'est tant mieux, parce que j'ai un vrai problème avec les manteaux d'hiver, sans doute lié à mon enfance ô combien traumatisante.

Je fais en effet partie de cette minorité dont on ne parle pas assez : les maltraités vestimentaires. Ces enfants qui ont dû subir, des années durant, le mauvais goût de leurs parents. Et qui ne pourront JAMAIS oublier cette période, puisqu'il y aura TOUJOURS des photos de famille qui leur rappelleront.


Petit récapitulatif des incidents vestimentaires qui ont rythmé ma jeunesse :

L'affaire Denver

L'année de mes 10 ans, on m'a offert pour Noël la doudoune verte la plus moche du monde. Comme "c'était un cadeau", on m'a forcée à la porter tout l'hiver, alors que je la trouvais absolument immonde. Elle était difforme, bien trop grande pour moi, et surtout, lorsque je la portais, elle me donnait de faux airs de dinosaure.
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Quoi, vous pensez peut-être que j'exagère? Devinez donc de quel doux surnom on m'a affublée durant cette période. Petit indice : c'est non seulement le dernier dinosaure, mais aussi mon ami, et bien plus encore.*

Cette année-là, j'ai vécu l'arrivée du printemps comme une délivrance. Mon surnom a disparu, la doudoune aussi... Je ne saurai pas vraiment dire lequel des deux j'ai le moins regretté !

Encore maintenant, lorsque l'hiver arrive, je passe des semaines à crever de froid avant de me décider à sortir mon manteau d'hiver du placard. Et quand je le sors enfin, le générique de Denver résonne dans mes oreilles...**

* Comme d'habitude, cette référence ne concerne que les plus de 25 ans...
** Bon là, j'exagère peut-être un peu... Mais c'était pour l'intensité dramatique !

 Les collants en laine

Certains vêtements pour enfants auraient fait de parfaits instruments de torture au moyen-âge. Les collants en laine en font partie...
Comme à mon époque il était inconcevable pour une petite fille de porter un pantalon, j'ai eu la chance de goûter aux joies du collant en laine dès mon plus jeune âge.
Le collant en laine n'a rien pour lui : c'est moche, ça gratte, et ça te donne l'impression de porter une couche toute la journée. Sauf que tu n'en portes plus, de couche. Ça fait à peine un ou deux ans que tu es propre, et te voilà obligée de batailler avec cette saleté de collant à chaque envie de faire pipi. C'est juste diabolique.

Le pire avec cette histoire de collants, c'est quand tu découvres bien des années plus tard qu'en fait, les collants classiques, ça tient tout aussi chaud. Et que, pire encore : au rayon adulte, les collants en laine ne grattent pas !***

*** Message personnel aux fabricants de vêtements pour enfants : vous êtes vraiment des enfoirés.

Les sous-pulls en acrylique

Quand je vois comment sont habillés les enfants aujourd'hui, je me dis que nos parents devaient quand même être sacrément frileux pour nous couvrir autant. Franchement, QUI met un sous pull aujourd'hui?

Dans la famille "c'est moche et ça gratte", le sous-pull occupe une place d'honneur. Avec tout de même quelques bonus par rapport à son petit frère le collant en laine :

• dès que tu l'enfiles, tu as l'impression d'avoir le cou dans un étau.

• toute la journée, tu crèves de chaud, et grâce à cette formidable matière qu'est l'acrylique, tout le monde sent sait que tu as chaud.

• le soir, tu te transformes en super-héros. Ton signe distinctif : ni cape, ni masque, mais une coiffure de porc-épic. Ton super-pouvoir : la maîtrise de l'électricité statique, qui te permet de faire des étincelles dans le noir !
  

La famille K-way

Le K-way, c'est cette espèce de coupe-vent de couleur vive en matière indéterminée, mélange de plastique et de sac poubelle, que tu pouvais rouler en boule pour en faire un sac banane géant.
Quel intérêt? Aucune idée. Sauf que c'était déjà moche à la base, mais qu'une fois "déroulé" c'était moche ET chiffonné.
Je pense que même les espèce de cirés jaunes qu'on trouve dans les parcs d'attraction par jour de pluie ont plus de classe que le K-way...

Franchement, il était impossible de ne pas avoir l'air ridicule avec ça sur le dos. On a tendance à dire d'une fille très belle "tout lui va, même vêtue d'un sac de pommes de terre elle serait jolie".
Le sac de pommes de terre, ok. Mais mettez-lui un K-way pour voir ! Et AVEC la capuche, s'il vous plaît...

Dans ma famille, il était totalement inconcevable de partir en vacances**** sans nos K-way. Et comme il n'aurait pas fallu qu'on nous confonde, nous devions tous avoir des couleurs différentes. Vu que j'étais la petite dernière, devinez QUI avait la couleur la plus moche? En fait, le mien était carrément bicolore. Deux fois plus de couleurs, pour deux fois plus de classe...

**** Heureusement, on partait vers des destinations réputées pour leur faible taux d'humidité : la haute-marne. La Normandie. La Bretagne...

De la mauvaise foi des adultes

Durant cette période très difficile vestimentairement parlant, je me suis rendue compte que les adultes étaient quand même de sacrés hypocrites.
En effet, dès que je rentrais en pleurs parce qu'un enfant se moquait (de façon tout à fait légitime) d'une de mes fringues moches, un membre de ma famille me sortait l'une de ces trois phrases :

• "Ils se moquent de toi parce qu'ils sont jaloux !"

• "Mais je l'adore moi ton bonnet ! Vraiment ! S'il existait à ma taille, j'achèterai le même !"

• "Tu sais quoi? Si Julien***** s'est moqué de ton bonnet... C'est parce qu'il est AMOUREUX de toi mais qu'il n'ose pas te le dire !"

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S'il y a des parents qui lisent ce blog : s'il vous plaît, ne prenez pas vos enfants pour des cons. Ils s'en rendent compte. Vraiment.

***** Oui car il faut le savoir, dans les années 90, à peu près 95% des garçons s'appelaient Julien.

Pour conclure :

J'aurais aimé vous dire qu'à partir du moment où j'ai été en âge de choisir mes vêtements moi-même, mon style vestimentaire s'est considérablement amélioré. 

Que je suis devenue une fashion-victim. 

Un modèle à suivre.

Mais bon, soyons sérieux. J'ai grandi dans les années 90.

Et qui dit années 90 dit "baskets à semelle clignotante", "bombers", "vêtements fluos", "chaussures Buffalo", "pantalons ultra-délavés" et autres réjouissances...
Alors non, pour être tout à fait honnête, mon look ne s'est pas amélioré à l'adolescence. Comme mon caractère, il s'est plutôt empiré. Mais c'est une autre histoire...

... to be continued