Celle qui se sentait chez elle

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Je n'ai pas de "chez moi" à proprement parler.
Bon attention, ça ne veut pas dire non plus que je suis SDF. Je loue un appartement dans lequel je ne passe actuellement que la moitié de la semaine. Mais j'aurai beau y faire tous les aménagements que je souhaite, ajouter toute la déco qui me fait envie, un jour je devrai partir puisque je ne suis "que" locataire.

Pourtant, que ce soit dans ce logement ou ailleurs, il y a eu des moments dans ma vie où je me suis sentie "chez moi". A ma place. Là où je devais être.





Je me sentais chez moi dans la maison de mon enfance.
Parce que c'était ma maison, mais surtout celle de mon père. La maison qu'il avait retapé tout seul, de ses mains.
Parce que malgré les invasions de guêpes l'été, malgré les enfants qui passaient leur temps à envoyer leur ballon dans notre cour pendant la récré, jusqu'à mes 13 ans, je m'y suis sentie bien.
Parce qu'encore maintenant, quand je rêve que je suis "chez moi", je suis dans cette maison.*

* Sauf les (trop nombreuses) fois où je rêve que je suis la fille de Dracula. Et où je vis donc, bien évidemment, dans son château. Mais j'en parlerai une prochaine fois. Ou pas. Parce que c'est peut-être un peu bizarre quand même...


Je me sens chez moi quand je reviens de longues vacances.
Parce que je suis contente de partir, mais aussi de revenir.
Parce que le mal du pays, on l'a aussi quand on reste en France.
Parce que c'est le seul moment où le ciel du Nord ne me paraît pas si terne.


Je me suis sentie chez moi le premier soir où j'ai dormi dans mon appartement.
Quand j'ai marché sans chaussures et que le chauffage au sol m'a doucement réchauffé les pieds.
Quand j'ai pu mettre la musique à fond et chanter à tue-tête sans personne pour me dire "baisse un peu le son, je n'entends pas Jean-Pierre Pernaut !".
Quand mon vieux chat, qui n'avait jamais connu que le foyer parental, est venu dormir à côté de moi comme pour me dire "c'est bon, on est chez nous".


Je me sens chez moi quand mon petit sourdingue se précipite pour venir m'accueillir le soir.**
Quand il se pelotonne sur mes genoux alors que je suis sur le pc.
Quand au coucher, il s'endort la tête contre mon épaule en ronronnant. Et qu'au réveil il n'a pas bougé.

** Je t'entend, toi là bas au fond, murmurer "c'est juste parce qu'il a faim". Bon ok, sa gamelle est souvent vide à ce moment là. Mais ça n'a strictement RIEN à voir...


Je me suis sentie chez moi à Noël chez ma meilleure amie.
Parce que sa famille m'a accueillie à bras ouverts. 
Parce que pour moi, elle fait partie intégrante de la mienne.


Je me sens chez moi le soir du 24 décembre. 
Quand les invités sont partis, et qu'on ne se retrouve plus qu'à trois, avec ma soeur et mon neveu.
Quand la fatigue, la joie et la tristesse s'entremêlent : joie d'avoir passé une bonne soirée en famille, tristesse de savoir que l'effervescence de Noël est terminée.


Je me sens chez moi quand je suis chez lui.
Quand on regarde un bon film emmitouflés sous un plaid. En buvant un thé ou un macchiato latte.
Quand je lui dis le samedi matin "va au ciné, ne t'inquiète pas, je me lève dans une petite demi-heure". Et que quand il revient trois heures plus tard je suis encore en train de baver sur l'oreiller dormir profondément.
Quand on réinstalle la housse de couette fraîchement nettoyée. Et qu'on se rend compte que c'est quand même vachement plus facile à deux.


Je me suis sentie chez moi pendant notre week end dans les Ardennes.
Parce qu'on pouvait parler de tout, mais surtout de petits riens.
Parce que j'aurais pu passer bien d'autres soirées à discuter devant la cheminée.
Parce que d'abord, plus tard, j'AURAI une cheminée.   
  

Je me sens chez moi sur ce blog.
Parce que je m'y sens bien. Et j'espère que vous aussi?